mardi 1 décembre 2015



(Extraits de "Et la moiteur et la chair – Fragments intimes musicaux"  - Recueil non paru / 80 pages)


***


Des sons se forment
Parviennent
Si les sons étaient de pierre
L'écho dissimule

De ces minutes
Brève échéance
Pourquoi
L'air
Accepte sans
Mélodie
Des cœurs seuls
Aux regards lavés


***


L'été
Le sang sur les bouches
Des années
Le feu qui brûle
Les torches flamboient

L'intérieur des organes
Des masses
Qui bougent seules
Pendant que dansent
Dansent
Les autres
Et les années ne
Retiennent
Que
La
Pluie de septembre


***


Effleurer par l'idéal
La monochromie des lignes
Basiques ou percussives

L'écoute s'éveille par le chuchotement
Délicat et furtif de la vérité


***


L'Angleterre près de l'eau
Costards sales et gris
Moulant
Des ivresses

Ces fugues du son
Vers les idoles zen
Du Mi puis
La puis Mi
Puis Si puis Mi
Et ainsi
Et ainsi
Mais vite, vite


***


Les cuirasses du style
En noir
Qui brillent des spots
Neufs et jaunes
Qui chaudement brulent

S'accumule sous le cuir

Rêves bruns
La hargne de la résistance
Permet de vivre
Accepter un peu honteux
Ce qui se passe au fond

Les déraisons du son
Parcourent les veines maladives

S'accumule sous le cuir

dimanche 1 novembre 2015



DEVANT LE FLEUVE

Prendre le risque
De tout briser
Ressentir la force du doute
L'étreinte primaire d'un cœur
Qui défaille devant les silences

Les berges rouges
Fleuve de l'esprit
Qui gonfle
De sa folie
Charriant les morts
Les illusions mortes

C'est comme cela que l'on crée

***

EPPROUVER

Je sais mais je veux éprouver
Pour connaître
Pour m'immiscer dans le vrai
Dans ce ventre du monde
Etre de sa chair
Douce et rose
Sentir les vibrations
Les niveaux de conscience
Emboités
Pour faire le saut vers le haut
Ou le bas
Voir à travers
Voir dedans
Et faire mien
Toi

***

LES COLONNES

Des colonnes blanches
Dans le sol verdissant sous
Un
Soleil jaune
Eclatant
Les sourires des jeunes
Filles brunes aux cheveux
Bouclés comme
Ces garçons plus lointains

Mon regard fait apparaître
Le lieu
Magique enfoui
Dans ce Languedoc baigné
D'une lumière
Pure / odeur
De plantes séchées

***

DES ÊTRES ANIMES

Des êtres animés
L’air sec
Et pur
Pourtant l’odeur est
Etrange
Comme une plaque de
Métal qui tombe
En
Poussière
Les tissus qui dansent
Bleu ciel
Serrés
Sortir de la torpeur
A l’occasion

Des sensations nouvelles
Sans cesse
Je continue… plus loin

***

VILLARS LES DOMBES

Les marécages
Putrides
Et méphitiques
Un héron gris manque
De mourir
Si loin presque un point

Villars Les Dombes
Novembre danse
D'un pied
De vieillard qui
Fatigué
Dépossédé et creux

L'esthétique sans force
Ni visage

Je ramasse ce grain de sable

vendredi 2 octobre 2015


A L'AUTRE BOUT DE LA TOILE

Décohérence
Point limite de séparation
Mon double
Quelque part

D'une muqueuse épaisse
Lointaine
Rejoindre l'unique
S'affaire innocent

Si par là même
Les morts-chats
Dansent encore

Toile tissée dans le vide
Cristallin
***

HARMONIQUES SOMBRES

Déconstruction patiente
L'horrible silence

Certitudes défaites
Les injustices malsaines et noires
Caressent et cassent

Obsédant à observer
Toujours dans l'effacement
Le non-là à jamais quoiqu'il
Je ne sais pas dire le comment

J'explore la chair qui bat
Les harmoniques du réel gris et dur
Jamais les astres clairs et beaux
Ceux du désir qui flamboie pour toujours
Dans un souffle prendre le risque
***
LES ZONES BLANCHES

De la raison
Des zones claires
Et blanches

Mais c'est le sombre qui
Luit
Le
Plus
Fort
Dans les recoins
Des organes les plus rouges

Exposition
A l'intime noirci
Dans un ultime
Effort glissant
***

ET LE FEU

Et le feu
Est le même par un autre feu
Ailleurs et ailleurs

Unique procédé
Moi dans l'agencement infime
Qui suis de feu aussi
Ailleurs et ailleurs

Une flamme qui brûle
Pour toujours
Et n'attend qu'une étincelle
Qui
Jaillit
Dans un
Chaos de matières en suspens

Je suis comme le feu

*** 

LE BAISER

Pas ces ténèbres

Cette
Sorte de ténèbres
Qui me transpercent

Les lances de métal
Qui me rentrent dans le cou

Etouffement
Sans
Limite

J'accuse et je répugne

Je répugne à l'horreur du plein
Qui se retire
Brusquement…

Encore un baiser,
Seulement un…