jeudi 31 mai 2018

Chronique : جلول عصمان ‎– موسيقى فولكلور - Musique Folklorique


جلول عصمان موسيقى فولكلور  - Musique Folklorique

Demi-tons et gammes mineures ou les traces immémoriales laissées à travers le sable et le vent. Des frappes légères qui soulignent les lignes, les vrilles en volutes, le souffle continu - la flute au son grave. Hypnotique et système savant car ancien, oralité et l'assurance du geste pur. Les lignes, le souffle, passent, des boucles à l'infini, sauf la durée imposée. Peu de variations pour ne pas abîmer, pour rester dans la ligne, dans le geste parfait. L'authentique vibre, organique, car tout ce qu'il y a d'humain s'entend aussi. Rien n'est figé, tout est transe et changement, même si cela tourne autour du même, en boucle, en gestes, autour du même. L'éternel retour n'est pas du même mais autour du même. Ils le savent, c'est intégré, majestueusement. La conservation de la légèreté, dans l'humain, l'organique. Le désert de Tunisie, les nomades, les peaux frappés et le son continu.

mercredi 30 mai 2018

Chronique : Tada Masami ‎– 存 Son [Sound Improvisation]



Tada Masami Son [Sound Improvisation]

Les éléments – le bois la pierre le métal les maillets - tombent dans le noir, la résonance, la salle, ou du sol, des bois, des objets s'entrechoquent. Une matière qui devient musique. Elle n'est qu'une matière, frustre. Mais la matière est musique et la musique est matière. Le son est ce qu'il est, pur, sans rien, pas de volonté de se plier à une culture ou un savoir. La matière est son, mais nous participons aussi, nous connaissons tous ces sons. Se cogne, et choque, claque, tombe, tout est différent, tout le temps. Car rien n'est jamais semblable. Si le son est le même, le reste autour bouge et change là où j'écoute, donc le son sera encore différent car tout le reste sera changé. Tout le bois, la pierre, le métal, tous les chocs, agencement et confrontation au vide. Le silence est happé, le silence n'a jamais vraiment existé de toute façon.

lundi 28 mai 2018

Chronique : Lol Coxhill / Raymond Boni / Maurice Horsthuis ‎– Chantenay 80


Lol Coxhill / Raymond Boni / Maurice Horsthuis Chantenay 80

Le son du violon dans la plage qui dure, se souligne un phrasé discret, un lien avec la terre. Car c’est un son de terre, des instruments de bois, d’os et de pistons rugueux mal fixés, les cordes d’une guitare, le bois encore pour toujours résonner proche d’une racine quelconque. Certains fantômes, sur des lignes plus progressives, du contemporain qui se pense jazz, des segments qui se délectent d’être longs. De la présence. Des variations subtiles et puis le retour à la force et la forme, principalement par les cordes et le bois. Un jeu qui plie sous des techniques pures et assimilées, par un travail, qu'on entend, présence. Toute la vigueur, tous les instincts sont maîtrisés et retenus. L’implacable système vient et vient encore, et charme, finalement.

Chronique : Napalm A.D. ‎– Napalm A.D.


Napalm A.D. Napalm A.D.

Attaque en barrés, des fusées rouges, et l’animal par-dessus tout ça. L’éloge de la rapidité, pour changer, la lenteur on verra ce qu’il en reste au final. Des coups dans le fonds du corps, puis l’enchainement et déchainement. Riff puis riff, quand la précision met droit son nez dans le chaos. Construire des barres de briques, sans sourciller, des ouvriers, pas des bourgeois ni des artistes. Répéter un jeu fait d’absolu sans concessions, sans regard sur moi ni sur vous. La décharge dans le rythme, le hardcore n’est pas pour les faux enfants. Le tournevis s’incruste dans l'oreille, couplet, refrain, répété une ou deux autres fois et la fin. Le meilleur n’est-il pas de ne rien comprendre au suédois ?